Tuesday, March 28, 2017

Cotonou Accueil : "La route des pagnes"

      Première sortie Cotonou Accueil depuis mon arrivée, je suis de la partie. D'ailleurs comme je ne connais rien c'est sur que je m'inscrirai à toute offre de sortie ou café du matin. Ce mercredi 22 mars, nous allons découvrir les pagnes, encore le tissu de base pour se vêtir en pays africain. 
   Sylvain sera notre guide et nous commencerons par une causerie chez Sophie avec boissons et chouquettes.
   Ethymologie : du latin pannus signifiant étoffe, morceau de tissu.
  Histoire : En 1799, la Hollande qui possède des colonies en Indonésie, va, pour faire face aux révoltes incessantes, recruter des mercenaires sur les côtes d'Afrique de l'ouest (du royaume Ashanti,  dans l'actuel Ghana). Ils sont rentrés en 1836 avec des malles pleines de batiks. Aujourd'hui le grand fabricant du Batik, un imprimé à la cire, appelé wax est Vlisco. Leur haut de gamme reste produit dans leur usine de Hollande mais ils fabriquent aussi en Afrique sous 3 autres marques moins chères : Woodin, Uniwax et GTP. Oggi le wax reste international : porté en Afrique, imprimé aux Pays Bas, tissé en Chine avec un coton acheté à des pays d'Asie du sud ... ou d'Afrique (Bénin, Zambie, Côte d'Ivoire).


    Il peut y avoir 27 étapes de fabrication pour le super wax, nec plus ultra de Vlisco, du blanchiment du tissu jusqu'aux teintes, en passant par la presse sous un gros cylindre en cuivre gravé selon les motifs désirés, et dont les sillons sont remplis de cire chaude. La toile enduite passe d'abords dans des bains d'Indigo, les zones cirées restent blanches et entre chaque couche, la cire est nettoyée mécaniquement. Les résidus qu'elle laisse donnent le craquelé si typique du wax. Pas d'envers ni d'endroit, l'impression est identique des 2 côtés du tissus.




   Le wax hollandais ne porte qu'un numéro de série, mais sur les marchés africains il devient "l'oeil de ma rivale", "le collier de Thérèse" "mari capable", "si tu sors, je sors"... Outre vêtir, il est un signe d'appartenance, un indicateur d'aisance sociale ou de défiance, un outil de communication. 
   Les ronds ou disques sont des motifs de joie, musique, fête. 33 ou 78 tours, la fille légère a 33 ou 78 copains...
   Dans les motifs de fiançailles, l'oiseau migrateur ou l'hirondelle sont symbole de bonheur.


    Après les explications nous sommes allées dans une rue de boutiques de pagnes. Il faut voir les quantités ! De ce côté, dans l'ensemble ceux-ci sont emballés, protégés de la poussière et saleté. Ils coutent dans les 6500 - 7000 FCFA environ. Moins ce ne sera pas de bonne qualité, mais ils peuvent valoir plus cher. Il faut comme souvent, négocier. Larges de 1,5 m il font 6 yards (quasi 6 m) de long.


   Les pagnes ont pour la plupart une signification précise, mais celle-ci n'est pas connue de tous et pas forcément des utilisateurs. Les motifs de solidarités sont souvent représentés avec des chaines. Ceux de défi ont souvent 2 couleurs pour signifier "nous ne sommes pas du même rang social, de la même eau". Il peut y avoir "l'oeil de ma rivale" qui dit : je sais que tu m'épies. Les vagues jaunes et rouges diront "je suis si belle que ma rivale est jalouse"...  Les bébés ou les poules et poussins sont des motifs famille.   



   Nous avons fait plusieurs boutiques pour découvrir. Quelques unes ont acheté. Vu que ce sont de bons tissus beaucoup s'en servent pour la déco (rideaux, housses de canapé, chaises ou sièges de voiture, nappes et serviettes ...).


   Un tissu réputé solide et tenant très bien niveau couleur est le Bogolan. Les motifs sont souvent plus sobres. C'est la modernité alliée à la tradition. Il magnifie les valeurs et symboles des sociétés sahéliennes, le respect de l'écologie et de son environnement. Pour les amateurs de l'artisanat naturel et écologique, le Bogolan est une référence.



    Ensuite on continue le long d'étals de toutes sortes pour aller au coeur du marché de Dantokpa qui est un des plus grand marché ouvert de l'Afrique de l'ouest. Tout se trouve, même m'a dit une personne les bébés vendus à des acheteurs nigérians. Et oui la traite des noirs supposément définitivement terminée, semble encore se pratiquer sur un marché "parallèle". Je n'ai pas vu, mais ne crois pas que l'on puisse soi même le constater de visu.


Cela grouille de partout, mais on ne se sent pas oppressé. 


   Un grand bâtiment de 3 étages offre quelques 1100 boxes-boutiques. Ne pas penser y aller à la fraiche. Même arrivées vers 10h40 nombre de stands étaient fermés. Le bon côté est que malgré l'exiguïté des lieux, les ouvertures créaient un air presque rafraichissant. Dans cet endroit, on peut trouver du vrai Vlisco (fins de série..) à moindre cout.

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