Sortie CIFC : ONG Andia : Un métier pour s'armer pour la vie

   Le tissage semble dévolu aux filles. Elle sont fières de nous montrer leur travail et nous de l'acheter. Un pagne vaut 5000 FCFA mais elles ne touchent rien, tout va à l'artisan/enseignant. Le "contrat" est qu'elles reçoivent une formation gratuitement et que lui récolte le fruit de la vente ce qui est déjà une bonne chose car très souvent l'apprenti en plus de ne rien toucher pour son travail, doit verser de l'argent pour que le formateur le prenne. Quand on dit que leur vie est rude !

A l'atelier couture sont réalisées entre autre les tenues d'école.

   Les p'tits gars étaient sur la confection de marmites. L'un rebouchait un trou à petits coups précis de marteau sur un clou.

   Tous les enfants vont à l'école et les plus grands planchent sur des problèmes en nature avec leurs activités : "La production d'anacarde d'une coopérative...". Au plus fort de la chaleur de l'après-midi il y a tout de même la sieste ou des occupations tranquilles.

   Il faut partager, mais certains partagent un peu trop facilement ce qui est aux autres. L'herbe est plus belle au centre et ce vacher en profite. Tant que c'est de l'herbe cela va, mais s'il s'approche trop des cultures alors il y aura problème. La défense du bien est un gros point noir et les voleurs/pilleurs sont malheureusement nombreux dans ces contrées.

    C'est bon de voir des sourires sur le visage de ces enfants qui ont déjà tant souffert depuis leur venue au monde. Par le travail d'Agnès, Da et des autres formateurs, il re-apprennent la joie de vivre qui devrait leur être naturelle. 1 ou 2 fois par semaine le soir ils ont des ateliers de danse, de chant ou de conte et à tout moment les encadrants sont disponibles selon les besoins de chaque enfant.

10 mai 2017 ONG Andia, Agbangnizoun

Andia : Projet de formation agricole

    Les enfants placés par la brigade des mineurs ou le service social ont 8 ans ou plus. Tous participent aux taches de la vie comme dans une famille et dès 14 ans l'idée est de leur apprendre un métier. 

Un projet est en place depuis 3 mois qui vise : 

1 - La production végétale.

   Le maréchage a démarré sur 1 hectare avec la fabrication de compost (à partir de déchets de coton et de tiges d'arachides) pour nourrir ces terres qui sont parmi les plus pauvres qui soit. "Il est dur de lutter contre la pauvreté dans ces conditions" dit Agnès et l'objectif 1er est la valorisation de ces terres. Le pesticide bio est fait en utilisant notamment des feuilles d'eucalyptus. 

    Il existe des pépinières et du semi-paillage pour les tomates, concombres, sésame, grandes morelles (aubergines), maïs, soja, haricots. Jean, moniteur plus les professeurs nous ont guidés et fièrement expliqué leur désir d'être auto-suffisants.

Les jeunes étaient fiers de nous présenter les progrès réalisés depuis la visite d'octobre dernier.

    L'arachide aussi est une plante essentielle de leur diète, de même que le moringa (arbuste) aux multiples vertus : riche en anti-oxydants, vitamines, minéraux (magnésium, fer, potassium, calcium) et acides aminés. Il réduit l'inflammation, aide à la réduction de la glycémie et du cholestérol, à la solidification des os. Les feuilles riches en protéines sont séchées et vendues en bouteilles (4000 FCFA/litre) ou utilisées dans les savons. En cas de fièvre les filles nous ont recommandé de nous frotter le corps avec ce savon. 

2 - Production animale

   Lapins, chèvres, poules, les jeunes apprennent à garder un habitat sain, les informations sur les maladies et les protections notamment contre la prophylaxie ainsi que la nourriture adaptée qui d'ailleurs est produite sur place. Les mots d'ordre sont : Qualité, propreté, salubrité.

   Cela m'a quand même déchiré le coeur que de voir des lapins en cage reposant sur les grilles. Dur vie ! Le centre a 150 volailles. Les dindes servent à couver les oeufs pour liberer les poules, qu'elles pondent plus. A la réflexion : "C'est une bonne source de protéine cela", Agnès nous a expliqué que les oeufs étaient pour l'obtention de poussins qu'ils vendraient pour obtenir un revenu mais jamais pour manger car dans les campagnes ils n'en mangent pas donc leur mode de vie dans le centre reste au plus près de ce que les jeunes vivront quand ils deviendront indépendants. 

3 - La production végétale

   Fromage de soja, farines, lait, bouillies, savons naturels ou moringa, poudre de moringa sont les transformations enseignées.  Les jeunes filles nous ont expliqué la confection du fromage de soja : Les graines sont lavées, rincées, mises à tremper 12h puis mondées. L'eau de trempage est filtrée puis il y a cuisson sinon cela fermente. Le tout est égoutté dans des sacs de maïs puis pressé à la machine (bleue). La pâte faite elle est coupée en morceaux. Comme il n'y a pas de frigo il faut toujours recuire ce qui n'a pas été consommé la veille. Les savons sont fait avec de l'huile de palme et de la soude.

   15 enfants suivent les 3 filières avec cours théoriques plus 22 h d'application/démonstrations en petits groupes. 7/8 viennent de villages environnant mais restent internes comme les jeunes du centre. Le but final est la réinsertion de ces enfants. Le rêve d'Agnès est de pouvoir laisser partir chaque "adulte" avec de quoi s'installer dans un métier (du matériel et quelques chèvres, un métier à tisser plus des fournitures...) mais ceci à un coût et n'est pas totalement réalisable pour le moment. 

Andia : Retour à la vie des enfants esclaves !

   2004 a vu la création du Centre d'Education, de FOrmation et de DEveloppement Communautaire, projet européen de lutte contre la traite des enfants. Le traffic des enfants domestiques ou travailleurs est encore une triste réalité. Dans cette zone, carrefour de la traite, sur la commune d'Agbangnizoun a été implanté la petite ONG Andia qui recueille aussi des enfants issus de la maltraitance, de mariages forcés ou en situation difficile.

   Agnès Bogacki, au Bénin depuis 2000, en est la directrice, secondée par Da, plus une équipe de 2 enseignants, 4 artisans, 3 moniteurs et 4 aides. Anthropologue (thèse en sociologie de l'Afrique plus précisément sur le Bénin), après une carrière dans l'enseignement, Agnès a voulu "aller sur le terrain". 

   L'action de ce lieu est multiple entre aider les enfants à se reconstruire, reconstituer leur histoire, dans la mesure du possible leur apprendre un métier. L'accueil a été enthousiaste et les plus grands ont joué des scènes en rapport avec le sujet de notre venue, la formation en apprentissage des jeunes de 14 ans et plus par l'attribution de fonds pour payer les salaires de 2 formateurs dans l'enseignement agricole. 

   La route étant longue (quasi 3 heures) vu que l'on montait jusqu'au niveau d'Abomey, nous avons partagé le déjeuner préparé de semoule de mais, sauce tomate/oignons/épices et fromage de soja suivi de mangue du jardin. 

   On tachera d'oublier le retard au départ de quasi 1 h du à l'attente sur Cotonou des 2 béninoises en charge du financement du projet par la Société Générale... ainsi que le fait qu'elles nous ai semé sur la route, demandaient leur chemin après et ne sont sont même pas excusées. Quel manque de respect, quel manque d'éducation ! C'est le côté insupportable de ces gens !  Une leçon à tirer pour tous, fixer le rendez-vous au point d'arriver ou alors 30 min avant l'heure de départ voulu car dans l'irrespect on ne fait pas bien pire qu'avec les locaux. Voilà, je dénonce et cela me soulage car "y m'inervent".  Heureusement que l'accueil et  la visite se sont merveilleusement passés.

Côté ludique, je me suis fait plaisir avec la végétation.

   Ce qui est craint lors des sorties ce sont essentiellement les toilettes. Sèches, elles étaient forts propres, bien entretenues. Pas du 5• mais très bien, jolies même !

10 mai 2017