Thursday, May 31, 2018

Culturel : Moufouli Bello

Moufouli Bello est une artiste peintre plasticienne de Porto Novo,  de culture Yoruba comme Kifouli.


    Juriste de formation, elle pratique l'art visuel depuis 2012 et dit "s'intéresser à la condition féminine et humaine, au langage corporel. Notamment les expressions faciales, le regard et les marques de transformations du corps humain"


    "Regarder d'une nouvelle façon cette féminité à la lumière de ce que la gente féminine était, avec tous ses attributs pré-coloniaux, est une cure contre les représentations passives et agressives qui en sont faites."


   J'ai adoré ces tableaux avec cette dominance de bleus. Il y a une telle puissance que cela m'a embarquée et totalement conquise. On est happé, fasciné et l'on reste de longs moments devant chacun. Il y a quelques chose d'hypnotisant !

Tuesday, May 29, 2018

Culturel : Kifouli Dossou

L'Union Européenne a organisé un vernissage suivi d'un cocktail dans sa maison. Toujours populaire


  Kifouli, sculpteur ancré dans la culture Yoruba, travaille les masques Guèlèdè "pour éduquer et sensibiliser". Certaines de ses pièces sont brutes 1- Vendeuse de carburant non frelaté (700.000 CFA)   2- Si je savais (500.000)


   J'ai essayé de parler avec l'artiste mais ce fut compliqué car il ne parle pas français, ne comprends que quelques morts. Du coup, quelqu'un l'accompagnant a interprété. Pas évident de converser dans ces conditions je dois dire. L'art lui permet "de préserver la tradition aujourd'hui bafouée".
 3- Protégez l'enfant (520.000)      4- La Société est une jungle (420.000)


    "Sur le haut du masque, j'essaie de décrire des scènes se rapprochant du quotidien ou de dénoncer certains faits de société".     5- La Mévente (320.0000)     6- N'envie pas ton prochain (470.000) 
7- Sans souci (410.000).


   J'ai été fort impressionnée par ces sculpture d'un tenant et je me demande bien comment il a fait pour arriver à faire cet "Aimez l'humain". C'est incroyable. Avec Pascal on l'a observée sous toutes les coutures. Pas une coupure, pas un point de colle, c'est un seul morceau !


J'aime ses pièces colorées, mais son bois brut est aussi très intéressant.
9 mai 2018 Cotonou, Résidence de l'Union Européenne

Monday, May 28, 2018

Songhai une ferme pédagogique


    En mars Cotonou Accueil a organisé une sortie sur Ouando/Porto Novo au centre agro-écologique de Songhai. Centre de formation et ferme de production agricole et animale fondé en 1985 par un prêtre Dominicain Godfrey Nzamujo, il est passé de 1 ha à 22 oggi et a essaimé d'autres centres au Bénin (6 fermes) et plusieurs pays d'Afrique (Nigéria 12, Congo Brazza 2, Libéria, 1 et Sierra Leone 1).

 

La ferme qui souhaite l'autosuffisance a installé la bio-énergie, recycle et compost au maximum. 


   Vaste ferme bio, elle met en oeuvre un modèle de fonctionnement intégré dont les principales activités sont la production agricole et animale, la transformation agro-alimentaire et la formation. Le nom Songhai vient de l'Empire Songhai, puissant et florissant au XV ème Siècle, dans l'idée "d'inspirer aux membres la fierté et l'espoir d'une Afrique digne et prospère."


Plusieurs systèmes sont étudiés pour l'élevage des volailles. Leurs poulets bio sont assez réputés.


De même, plusieurs bassins de pisciculture, avec essentiellement des poissons-chat


Les "apprentis" sont logés sur place. Les touristes peuvent venir à l'hôtel implanté sur le site.

Sunday, May 27, 2018

Niaqué le mosquito . . . Décalqué . . .


Moche ou de l'Art ?
Il m'a eu le gredin; il ne m'aura plus !


   En tout cas y en marre de se faire piquer 4 ou 8 fois par jours dans la maison malgré les moustiquaires et les ouvertures minimales des fenêtres ou portes. Avoir les jambes "en feu" est une chose mais savoir que cela peut donner le palu et que dans les cas extrêmes (et cela arrive) c'est létal, vous comprenez que je ne sois pas ravie. En avril les gars sont venus pour traiter le jardin. Les joints fenêtres sont à revoir 😱. Ensuite c'est au tour de l'intérieur de la maison. Heureusement j'ai prévu de passer la journée hors de celle-ci et il a bien fallu cela car l'odeur était persistante ! 

Friday, May 25, 2018

Le 1er Maitre l'Her nous a rendu visite

   Il y a un mois déjà, le 22 avril un bateau de la marine française était dans le port de Cotonou et l'on a eu la chance de pouvoir le visiter. Comme d'hab, à l'entrée les locaux ont fait du zèle et l'on a perdu un peu de temps vu qu'on ne leur "avait donné aucune liste", qu'ils ne connaissaient "aucun bateau du nom de L'Her", qu'il fallait "remplir un papier pour obtenir un badge d'entrée sur le port" ... et j'en passe. Un coup de fil à notre marin en chef Olivier et ils ont comme par hasard trouvé la liste sous d'autres. Même une fois trouvée, le gus faisait semblant de bien vérifier à nouveau les noms ( je suppose pour ne pas perdre contenance). Quel cinéma ! Grrr 
   Le Premier Maître l'Her, patrouilleur hauturier, lancé en juin 80, a pour but de combattre la piraterie et vient dans les pays pour former ceux-ci à la défence contre ce fléaux. Cette "petite corvette" (80,5m) a de nombreuses missions : Soutien des forces sous-marines stratégiques, Surveillance des approches maritimes, Surveillance outre-mer et Service public (sauvetage et police des mers).


   A notre arrivée, 2 plongeurs venaient de surveiller la coque et sortaient de l'eau verdâtre du port. Pas marrant pour ces gars car ce ne sont pas les zones les plus hygiéniques qui soit ! Sur le bateau 2 signes à l'avant et 2 à l'arrière donnent le ton.




    En temps normal... mais y en a-t'il ? ... l'équipage comprend 80/85 membres. Là, ils sont 95, dont 1 femme officier. Avec ses 10,3 m de large, les couloirs sont étroits. Pas de salle de gym, juste un vélo dans un coin et un tapis rangé à la vertical. Tous les marins sont pompiers de base. Le risque de feu, si dangereux en mer, fait l'objet d'entrainements constants et le matériel est toujours à disposition, caméra thermique incluse. S'il y a un incident la personne de garde doit être sur l'incident en 2 min.


  Le PC machine est le coeur du bateau. Il y fait très chaud entre 35/40˚ au niveau des pistons, la zone la plus chaude atteignant 55/60˚C. En croisière la consommation est de 400l de carburant /h mais au max de la puissance avec les 2 moteurs en route elle monte à 2t/h. De l'eau de mer est pompée pour refroidir l'eau douce et l'huile. En cas de feu le gas Inergen est envoyé dans l'espace confiné pour étouffer l'oxygène qui alimente le feu.


Ce bateau est fort équipé tant pour se défendre qu'attaquer si besoin. Les 3 moyens de défense sont : Le canon qui tire à 20 km à la ronde des salves de 700/800 balles (80 tirs/min).  


  La Tourelle de 100mm avec un poste de pilotage, siège, paire de jumelles et "joystick". Le bateau est équipé d'un lance-roquettes, 4 mitrailleuses et 4 tubes lance-torpilles.
  Le centre opérationnel avec un radar qui calcul l'envoi de contre-missile terre ou exocets mer-mer. Pour s'entrainer au tir en l'air, des ballons gonflés à l'hélium sont utilisés et sur mer des cibles sont posées.
Dans ce monde "armé", pause zen avec les grands boutes (cordages) joliment rangés !


   Un seul siège au poste de commande, celui du Commandant. Il donne l'ordre à l'officier de 1/4 qui transmet. Plus de barre, que des "joysticks". Pas de lumière la nuit, sauf de temps en temps pour le radar et le veilleur. Si une alarme d'homme à la mer est déclenchée le temps de récupération est estimé à 9 min ce qui est rapide, quoi qu'en eau froide le malheureux trouvera cela encore trop long.


   Aux postes de gardes, des jumelles sémaphoriques permettent de voir à 10 nautiques (18,5km). Pascal a regardé le bateau de ciment qui décharge "enfin" sa cargaison après des semaines et des semaines d'emmerdements de la part des autorités portuaires ou autres. 🙈🙊 Vu le coût journalier  de plusieurs milliers de dollars, le prix de la tonne de ciment était passée de 65 à 75.000 CFA !!!


    Les marins changent de bateaux tous les 3/4 ans. Le quartier-Maître Gravier, qui nous a fait la visite est un électronicien d'armes avec 9 ans de Marine et 45 pays visités, plus les iles. Après 17 ans 1/2 il pourra prendre une retraite différée. Il devra atteindre 19 ans de service pour une retraite immédiate.


Du bateau l'on pouvait apercevoir un entrepôt de phospore m'a-t'on dit. Jolie couleur !

Wednesday, May 23, 2018

Alors ce Vaudou ?

   En avril, Sylvie C nous a organisé une "conférence" sur le vaudou car nous sommes nombreuses à vouloir comprendre un peu plus ce pays. Gérard Bassalé, initié, qui a étudié l'histoire de l'art nous a parlé 2 heures durant. Il est le directeur du Centre Culturel Ouadada, qui veut dire Bienvenue à Porto Novo. Centre qui a des chambres pour les touristes mais aussi 6 pour des artistes résidents. Il fournit aussi les guides pour découvrir Porto Novo et alentours.


    Il nous a tout d'abords parlé du langages des signes du Fà, géomancie divinatoire. "Rien ne se fait à la légère sans consultation du Fa" qui n'est pas un vaudou. 
   "Le Fa est un système divinatoire originaire du Nigéria et utilisé par les populations du Bénin dans un but de s'informer sur ce que leur réserve l'avenir ou sur des problèmes précis. C'est aussi un moyen utilisé pour avoir des explications sur des phénomènes de la nature, des comportements d'une personne, le devenir d'une activité, l'avenir en général. Il est dit et pratiqué par le "babalao" chez les Yoruba ou le "bokonon" chez les Fon et Guen. Le Fa est une entité qui fait appel à 16 signes appelés DU et qui à leurs tours donnent naissance à 256 autres signes. Chaque consultation du Fa met en exergue chacun de ces signes qui véhiculent une littérature,une éthique, du spirituel et un savoir thérapeutique."   Fascinant. Pour plus d'info, lire patrimoinebenin.org il y a une foule d'info passionnantes.


   Dans le vaudou, la matérialisation des divinités se fait par des tumulus, jarres, poteries, métal, terre mais l'objet matériel n'est qu'un support. 
   Sakpata, divinité de la terre, est très honorée dans la vallée de l'Ouémé et PortoNovo.
   Ogou/n représente le guerrier traditionnel et le travail du métal. Il lutte contre la misère.
  Pour Ahoho divinité des jumeaux on trouvera pleins de poteries. Le culte vaudou vénère les jumeaux. L'esprit protecteur peut-être méchant si contrarié. Il a la faculté de voir l'invisible.
  Dan désigne le serpent python (animal sacré). Il symbolise la continuité de la vie avec ce qu'elle apporte de félicité ou de malheur. Divinité de la prospérité et du bien-être. Sur Ouidah et environs.
  Legba, divinité du foyer domestique, des routes et carrefours. Il détient les clés de passage entre l'univers visible et invisible, le monde humain et les divinités. Pour l'invoquer on immole cabris et/ou poules noires et blanches. En offrande il reçoit pistaches, bananes, patates douces, riz, maïs grillé, tabac et boissons sucrées. Chaque divinité à ses offrandes, de même que ses instruments de musique. To signifie ville. Le Tolegba est une divinité de quartier.


    Les arbres sacrés sont protégés et l'on rencontre des buissons autant que des forêts sacrés. L'Hysope est le 1er beaucoup utilisé pour se purifier, souvent planté devant les temples vaudou. Pas l'arbre à avoir dans son jardin au risque de voir des gens venir prier et faire des offrandes et incantations à son pied. Le fromager/kapokier est aussi un arbre sacré. En plus de son pied reconnaissable, on y trouve souvent un tissu accroché.
    Les cultes et rites aux morts sont les Egungu (chez les Yorubas, Assin chez les Fons).
   Les cérémonies Vodun Hunwè se font sur les places vaudou (avec arbre sacré, temple...) et Porto Novo en compte une quarantaine. L'association en a déjà rénové joliment 4. A voir... Je n'ai fait que traverser la ville 2 fois, il me reste à la découvrir.
   En dehors du vaudou à proprement parlé, il existe des sociétés secrètes comme les Oro (génie de la forêt yorubas). Ils sont plus dans le danger, la violence. Oro sort une fois l'an pour 1 mois, en août, et il ne faut pas sortir "sous peine de disparaitre". Il prévient par des bruits lancinants, longs et les gens sont avertis de rester chez eux.
     Le Zangbeto, veilleur de nuit, est un gentil. Il fait parti de toutes les fêtes. "Il existe plus de Zangbeto que de postes de polices sur Porto Novo. Les jeunes s'initient pour pouvoir sortir la nuit sans être importunés".


   Le sujet est vaste et complexe. Ce que l'on a appris, est que la divinité ou le Fà choisit son adepte/enfant. Les parents qui craignent/refusent les multiples scarifications, n'ont pas vraiment le choix que de le laisser sous peine de voir le malheur s'abattre sur eux. L'initiation demande, au minimum, 3 mois de réclusion ferme. Les scarifications 2 x 5 représentent les marques sur les lèvres du python.
   Françoise qui a passé sa vie au Bénin est venue en habit de prêtresse vu qu'elle a été initiée, ce qui a un peu impressionné notre conférencier qui pesait ses mots de peur de représailles. Rassurons les vaudou obscurs, il n'a rien lâché 😆. Ce que l'on sait on l'apprend d'orphelinats et autre centres lors de nos différentes visites, quoiqu'il y ait plus de sous-entendus que de choses clairement exprimées. Des sacrifices humains ? pas de déni, mais pas d'approbations. Cette partie restera obscure. Quoi que l'on puisse lire parfois des articles sur le sujet dans le journal. 
10 avril 2018 Cotonou

Monday, May 21, 2018

Nancy Huston est venue à Cotonou


   Le 20 avril Cotonou a eu l'honneur d'accueillir Nancy Huston, écrivain franco-canadienne née à Calgary il y a 64 ans. Elle est venue avec son partenaire Guy Oberson un peintre suisse. Nombres des filles du club de lecture étaient au taquet pour écouter cette "célébrité" lors d'une soirée à Maison Rouge, le fameux hôtel boutique de Cotonou.
   

   Je ne connaissais pas mais venait tout juste de terminer Bad Girl. J'ai trouvé ce livre très étrange et ce genre ne m'a pas plu mais n'ayant rien lu d'autre je ne voudrait juger. Son conjoint a collaboré sur plusieurs de ses livres. Les illustrations m'ont interpellées cependant. 


    Nancy a pris la parole en premier et à ma grande surprise n'a pas parlé de ses livres ou de sa vie, mais des photos de 2 artistes new-yorkais sur lesquels Guy Oberson a travaillé.
   Robert Mapplethorpe (1946-1989) a fait de nombreux portraits en noir et blanc, mais aussi des photos de fleurs. Le caractère érotique des oeuvres du milieu de carrière a déclenché des polémiques sur le financement public de l'art aux Etats-Unis. Il mourra du sida.


   Arbus (1923-1971) était célèbre pour ses portraits de rue. Elle disait : "They are things nobody would see if I didn't photograph them". Elle se suicida aux barbituriques et en s'ouvrant les veines. 


Après l'intervention de Nancy, Guy a pris la parole et commencé le Power point nous montrant des photos de Mapplethorpe 


ou d'Arbus réinterprétées à sa façon.


    Pour être tout à fait franche, j'ai trouvé cela d'un gout douteux, je n'ai pas aimé. Cela m'a même dérangée et si j'ai pris quelques photos des projections au début, j'ai posé l'appareil et mon regard a fuit par les grandes baies vitrées donnant sur le jardin tant cela me donnait des hauts le coeur. L'art est affaire de personne alors je laisserai ces peintures à ceux qui aiment ou ont aimé.

Saturday, May 19, 2018

Cibako suite

   Le pagne tissé béninois, Kanvò, est représenté avec de multiples motifs. Au Bénin, ces pagnes étaient surtout fait par 2 ethnies : Les Baâtonu au nord et les Fon au sud.


   Le motif Wounon date du 17ème s. et servait pour faire toges et pagnes d'honneur. Un échantillon a été obtenu en 1994 par Victorine qui l'a reproduit en grand. Ceux sur les mannequins datent des 17 et 18ème s. Ils étaient utilisés pour les tenues traditionnelles.



La grande majorité des motifs remonte au temps des rois du Dahomey. 


Sonoukpa et Kinkpa ont étés primés lors de l'édition 2017 du plus beau pagne tissé.


Le tisserand était fier de nous présenter ses "oeuvres". 


Les pagnes rayés se trouvaient souvent dans les couvents. 


Des chemins de tables avec sets sont vendus à la boutique (35000 CFA).


Le centre pratique aussi la coloration Indigo et vend les tissus.


    mais réalise aussi d'autres pièces sur commande. Une photo m'a interpellée. Celle d'une promo de 2007 du Centre de Formation de d'Insertion en Artisanat. Ils étaient tous en pension, nourris pris en charge par l'Association Espace Tissage et le Cibako. Ils apprenaient le travail du bois, le tissage à la main  et la teinture à l'indigo. L'espoir était de former la relève mais après 2 ans d'apprentissage un par un ou par petits groupe ils ont tous abandonné, préférant se ré-orienter dans d'autres filières comme pâtisserie, boulangerie, savon ou coiffure. Un proverbe fon dit : "C'est au bout de l'ancienne corde qu'on tisse la nouvelle". Est-ce encore vrai ? Ces 2 associations se posent la question.


   Après la visite, les soeur et nièce de Victorine, venues d'Abomey, nous ont régalé de quelques bouchées locales : Samoussa, frites de manioc et boulettes de farine de haricots. 


Un moment de partage avant le retour sur Cotonou.
16 avril 2018 Calavi

Thursday, May 17, 2018

Cotonou Accueil à Cibako


   Avril a été bien occupé. Cotonou Accueil a organisé quelques sorties dont celle à Calavi (à 12km) du Centre International CIBAKO, créé en 97 à la mémoire de Basile Kossou, passionné de culture. Le but est de promouvoir le capital culturel du pagne tissé de chaque peuplade. "Les valeurs ancestrales existent encore. Il faut réhabiliter ce patrimoine textile car le marché existe. Les gens qui en ont besoin, n'en trouvant pas vont dans la sous-région dans les foires et salons".


   Victorine sa veuve nous a gentiment accueilli et expliqué la démarche de ce centre ouvert en 97, relancé en 2012, qui souhaite faire perdurer les pagnes tissés anciens en recherchant des tisseurs compétents par la promotion de concours et la recherche des modèles des 17, 18 ou 19 ème S.


   Autrefois les rois avaient leurs propres tisserands qui faisaient les meilleurs pagnes mais à la colonisation n'ayant plus de rois, la demande s'est fortement réduite. C'est en 1993 que Victorine, d'une famille de tisserand sur Cotonou, organise le 1er concours de pagnes pour les créations futures et relance doucement cette activité dans son atelier de Cotonou.


   Le problème majeur est le fil. "Il existe une usine à Parakou qui produit de bons fils mais elle n'a pas la capacité pour la quantité requise". Le coton du Bénin dans l'ensemble accepte mal la teinture et dégorge. Du coup c'est au Burkina et en Côte d'Ivoire que le centre s'approvisionne en coton écru qui sera teinté sur place. "L'atelier" de tissage est étroit et dans un coin est entreposé un métier offert qui n'a ni la place ni toutes ses pièces pour fonctionner.


   La largeur des pagnes tissés est déterminée par la largeur du métier (limitée ici) et la longueur adaptée à la taille désirée. On ne coupe pas dans le tissu, il reste entier.


   Basile a laissé une bibliothèque riche de plus de 3500 ouvrages. Elle se trouve dans le bureau de Victorine. Le Cibako en a offert plus de 350 au collège catholique Père Aupiais de Cotonou.


    Pour étendre sa gamme de produit, des cartes ont été réalisées. Victorine nous montre un pagne de raphia servant à envelopper un mort. Les paysans et artisans sont peu motivés en raison de la pénibilité du travail du raphia car il est difficile de mettre les fibres du Bénin bout à bout, leur longueur ne dépassant pas les 60 cm.


Les fils sont entreposés par terre dans le bureau.


 2 couturiers oeuvres aux créations.