Thursday, May 17, 2018

Cotonou Accueil à Cibako


   Avril a été bien occupé. Cotonou Accueil a organisé quelques sorties dont celle à Calavi (à 12km) du Centre International CIBAKO, créé en 97 à la mémoire de Basile Kossou, passionné de culture. Le but est de promouvoir le capital culturel du pagne tissé de chaque peuplade. "Les valeurs ancestrales existent encore. Il faut réhabiliter ce patrimoine textile car le marché existe. Les gens qui en ont besoin, n'en trouvant pas vont dans la sous-région dans les foires et salons".


   Victorine sa veuve nous a gentiment accueilli et expliqué la démarche de ce centre ouvert en 97, relancé en 2012, qui souhaite faire perdurer les pagnes tissés anciens en recherchant des tisseurs compétents par la promotion de concours et la recherche des modèles des 17, 18 ou 19 ème S.


   Autrefois les rois avaient leurs propres tisserands qui faisaient les meilleurs pagnes mais à la colonisation n'ayant plus de rois, la demande s'est fortement réduite. C'est en 1993 que Victorine, d'une famille de tisserand sur Cotonou, organise le 1er concours de pagnes pour les créations futures et relance doucement cette activité dans son atelier de Cotonou.


   Le problème majeur est le fil. "Il existe une usine à Parakou qui produit de bons fils mais elle n'a pas la capacité pour la quantité requise". Le coton du Bénin dans l'ensemble accepte mal la teinture et dégorge. Du coup c'est au Burkina et en Côte d'Ivoire que le centre s'approvisionne en coton écru qui sera teinté sur place. "L'atelier" de tissage est étroit et dans un coin est entreposé un métier offert qui n'a ni la place ni toutes ses pièces pour fonctionner.


   La largeur des pagnes tissés est déterminée par la largeur du métier (limitée ici) et la longueur adaptée à la taille désirée. On ne coupe pas dans le tissu, il reste entier.


   Basile a laissé une bibliothèque riche de plus de 3500 ouvrages. Elle se trouve dans le bureau de Victorine. Le Cibako en a offert plus de 350 au collège catholique Père Aupiais de Cotonou.


    Pour étendre sa gamme de produit, des cartes ont été réalisées. Victorine nous montre un pagne de raphia servant à envelopper un mort. Les paysans et artisans sont peu motivés en raison de la pénibilité du travail du raphia car il est difficile de mettre les fibres du Bénin bout à bout, leur longueur ne dépassant pas les 60 cm.


Les fils sont entreposés par terre dans le bureau.


 2 couturiers oeuvres aux créations.

No comments:

Post a Comment