Tuesday, April 3, 2018

CIFC : Affamè

    La seconde visite du jour est à une vingtaine de km encore plus au nord pour découvrir l'orphelinat d'Affanmè.. Affamè ? à Affamey. Tout cela n'est pas très clair. Bon, on a trouvé où tourner et c'est parti pour 500 m, nous annonce-t'on, de piste ... On a allègrement dépassé le kilomètre.




   ... Piste, qui, nous n'étions pas averties, s'est vite transformée en piste en chantier. L'état de ce chemin interminable d'accès nous a quand même soucié. Heureusement que l'on était avec mon Toyota assez surélevé et qu'Adam le chauffeur s'est débrouillé comme un chef. Ce fut juste, très juste, mais nous y sommes arrivées.
    Le bâtiment principal nous surprend par sa taille et aussi un peu son austérité. Il y a un contre-couloir intérieur (comme une contre-allée) qui rend l'endroit mieux protégé des fortes chaleurs avec plus de circulation d'air. Les travaux pour un étage supplémentaire ont commencé il y a un an et avancent "à leur rythme".


    Le centre a été une fois soutenu par le club Soroptimist de Cotonou qui a du faire les peintures et surtout ses propres déco. Soeur Dorothée qui nous a accueilli a dit qu'elles n'avaient plus aucun contact depuis bien longtemps. Ils font des actions spontanées et surtout mettent en bien gros leur "tampon" !!  En fait, ce club a fait construire la bibliothèque ... ou y a participé car face aux journaux et autres officiels ils ont annoncé un montant de dons mais dans la réalité la soeur a dit qu'elles n'avaient même pas reçu la moitié de cette promesse. Pas très joli, joli cela !
   Les enfants vont à l'école primaire catholique ou au collège du coin. Le matin elles achètent leur petit déjeuner sur place comme les autres élèves (riz, mil, bouillie de mais). Les collégiennes rentrent le midi, mais les primaires ont un "pack lunch" car l'école est trop loin pour rentrer. Goûter et diner se font au centre, souvent du gari. Quand Victoire se renseignait sur les attentes envers le CIFC, soeur Dorothée disait que la seule chose qu'ils voudraient était de la nourriture (riz, haricots, macaronis, couscous, gari/manioc) ... Basique... La survie !


    Soeur Adeline, nous montre la bibliothèque. Sur le principe c'est bien mais quand on voit les petits jouets sur l'étagère bien rangés on peut se poser la question sur l'usage effectif de celle-ci. Parmi les projets, sont prévues les constructions d'une salle d'étude et d'un réfectoire. Le centre accueille 34 jeunes filles pour une capacité de 40. Celles-ci sont réparties en 2 dortoirs ( 2 fois 20 lits superposés) pour les petites et les plus grandes. La police ou les service sociaux essaient de leur caser des bébés aussi jeunes que 7 mois mais elles refusent et acceptent à partir de 3 ans. 
   Les enfants ont pour la plupart encore de la famille, mais tout ne se passe pas toujours bien et il arrive que des filles (5 actuellement) viennent du centre qui est au nord du pays (accueillant 45 filles) ou vice-versa, quand la sécurité de l'enfant est en jeu.


    Une exception à été faite pour une petite fille qui aura 2 ans début juillet. Sa maman morte, le papa l'avait refilé à une voisine mais l'enfant était en état de malnutrition (4 kg à l'âge de 1 an). L'an passé, les soeurs l'ont accueillie et requinquée.
   L'orphelinat dispose de 2 hectares de terrains et l'an passé la production de cacahuètes a atteint les 300 sacs. Elles font "l'huile rouge" (de palme), des légumes et fruits. La presse à gari sert une fois l'an vu que le manioc vit sur un cycle de 10 mois. Il y a aussi des animaux et chacun aide un peu au jardin, avec les animaux ou à la cuisine. "Cela leur servira dans leur futur"
   Nous voilà au bout de notre visite. Le ciel s'obscurcit de manière inquiétante et vu la piste, en chantier, impraticable s'il se mettait à pleuvoir nous décidons qu'à 15h30 il est raisonnable de rentrer sur Cotonou. Retour à 17h45 avec une route encombrée entre Porto Novo et chez nous.
Affamey 23/03/2018

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