On n'y est pour rien, on ne peut pas sauver la terre, n'empêche que quand on va dans de tels endroits on ne peut qu'être touché au coeur, bouleversé. A tout juste 2 km de ma maison et probablement à peine plus de la grande majorité des expats, vivent 2 soeurs qui accueillent des "orphelins". Petit un gosse cela coute cher, alors pourquoi ne pas le laisser, sans contre-partie, à des centres ou orphelinats et éventuellement le récupérer quand plus grand il pourra être utile ? Non ce n'est pas du cynisme mais une triste réalité trop vu dans les pays que nous avons connu/pratiqué ces dernières années.
Ici c'est Adinavoa et 20 enfants y sont résidents. 2 dada/nounous viennent aider l'après-midi pour un salaire de 20.000/pers/mois (environ € 30). Autant que faire se peut les enfants sont scolarisés. Pour favoriser la scolarisation des filles, l'école leur est gratuite. Sinon, cela coûte 18.000 FCFA pour la maternelle, 10.000 la 1ère année de primaire puis 5.000 chaque année. A cela s'ajoute uniforme et fournitures scolaires car rien n'est pris en charge par l'état. S'il manque la moindre chose, l'école renvoi l'enfant en attente de "régularisation". D'après ce que j'ai compris, le coût diffère aussi en fonction des écoles.
Les plus petits restent au centre plus Pio (t-shirt jaune) qui aurait du aller à l'école mais pour qui il manquait 15.000 FCFA. Il a pu y aller 2 jours plus tard grâce à la générosité de Sandra. Il y a tant de façon d'aider, en donnant de son temps en visites où l'on amène goûters, nourriture... Maman je leur ai fait des milanaises :-)... du matériel, des habits. Pour le financier c'est plutôt par le Club International des Femmes que cela se passe. Il y a des projets et chacun reçoit des fonds transformés en fournitures scolaire, de puériculture, nourriture ou autre selon les besoins.
Dans la cour fort encombrée un poulette se faisait un shoot au piment !
En voyant une vendeuse j'ai réalisé qu'il y avait aussi des moyens tellement faciles d'aider. Ici ils consomment des graines de palme et doivent les acheter. J'ai un palmier dans le jardin qui produit assez régulièrement plusieurs kilos que je partageais jusqu'à présent entre jardinier, chauffeur et gardien de nuit.. et même il y a 10 jours, la vendeuse de fruits dans ma rue. J'ai demandé à Toinette si cela les intéressait. Quelle question bête ! évidemment, les yeux se sont plissés de plaisir à cette proposition car si huile et pulpe sont utilisées en cuisine, de l'amande est extrait un ointement/crème dont elles se servent pour soigner la peau. Demande faite au jardinier, dans un bon mois j'aurai une grappe à leur offrir.
Parmi les 20 pensionnaires, Germaine, 4 mois, est arrivée nouveau-né. Sa maman l'a abandonnée de suite et le papa est "aux abonnés absents". Pauvre chou, pas simple comme départ dans la vie.
Et que dire de Patrice 7 mois. Arrivé au centre il y a 2 mois il était en piètre état. Sa maman, mariée au Ghana, avait du fuir son pays pour raison de dettes. Arrivée au Bénin, elle a "fauté" avec un congolais "de passage". Ne voulant pas l'enfant elle a provoqué l'avortement à 6 mois de grossesse, mais il a survécu. Patrice est là, miniature avec ses tous petits doigts. C'est poignant !
Je suppose que chaque visite prendra aux tripes comme cela. La moustiquaire dont je me servait pour mon jardin a été décrochée, lavée en machine, traitée à l'anti-moustique et je leur apporterai lors d'une prochaine visite. Un monde tellement loin de notre quotidien !
10 oct. 2017 ONG Adinavoa, Cadjehoun, Cotonou
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