A l'Imprévu, des gnocchis

   Cotonou Accueil a lancé l'idée de faire des ateliers cuisine dans un restaurant. Les 2 premières sessions ont eu lieu le week-end dernier. Vendredi soir fut consacré aux mousses. J'y suis allée samedi midi pour les gnocchis. 

   Recette : Ecraser 1 kg de pomme de terre cuites en purée. Sur le plan de travail mettre 500g de farine, faire un puit et y mettre 1 oeuf, un peu d'eau (à ajuster ensuite suivant la consistance), muscade, sel et poivre. Travailler la pâte pour en faire une boule homogène. 

   Nous étions 4 et d'observateurs au début, nous sommes devenus acteurs de notre futur repas. Sandra, Murti et Elena se sont appliquées à rouler des boudins de pâte, les découper puis former les gnocchis à l'aide d'une râpe... à l'envers/intérieur. Trop mignon, on dirait de petits hérissons. Pour aller plus vite on en a aussi formé à la fourchette comme j'avais vu faire étant gamine. Nous étions en extérieur dans le jardin et il faisait déjà bien chaud. Du coup, c'est le cuistôt qui a fait la sauce.

    Et c'était tant mieux car quand nous sommes allées assister à la cuisson des gnocchis, la chaleur dans cette mini cuisine était étouffante. Nous étions impatiente d'en ressortir. Le boulot fait nous avons dégusté notre création. Une bonne sauce, et des gnocchis ressemblant vraiment à ce que je connaissait. Un moment de partage simple, mais convivial. Une bonne distraction !

Inauguration : Le Diplomate Golden Tulip

Bien que l'hôtel fonctionne depuis mai en soft et juin normalement, l'inauguration s'est faite seulement hier 27 octobre. Tant mieux comme cela j'étais là.

Décoration piscine ✅, Ongles ✅  Entrée ✅  Animation ✅ . Que la fête commence !

Les quelques 400 invités ont été accueillis avec musique et danses. Les gars sur échasses étaient costauds de se mouvoir de cette façon sur les auto-bloquants car cela ajoute à la difficulté.

La famille Chagoury inaugure "son premier bébé hôtelier". Sayed, Tony, mon Pascal, Alain de G.Tulip (caché), Joseph, Hannah et Assaad junior accueillent les invités.

La nuit est tombée, que la fête commence.

   Dans la grande salle Madiba, les discours s'enchainent. Avec des rires quand Pascal dit "mon" hôtel, de l'émotion à l'évocation d'Assaad grand frère initiateur du projet et trop tôt disparu, de l'espoir à l'annonce de la création d'une fondation Assaad Chagoury pour l'aide aux enfants démunis, des rires encore avec un "pitre". La surprise de la soirée à tout de même été le limogeage du ministre du tourisme durant un remaniement ministériel se produisant au même moment. Pauvre gars, il a bien tenu son rôle tout de même. Ainsi va la vie en Afrique ! 

Le ruban coupé, c'est la photo souvenir. 

   Après les discours et la photo officielle, le cocktail se déroule autour de la piscine. Zangbeto, (gardien de la ville, veilleur de nuit, "accompagné de la troupe des adhérents à leur société secrète"), est venu faire un tour. Difficile de la photographier, la foule se massant autour. Une bien belle soirée !

Guillaume Tell au Bénin

Cotonou Accueil nous a organisé 2 sorties initiation au tir à l'arc. Moi j'ai fait celle sans les enfants du 12 octobre 😀

   Le centre était sur la route des pêches mais vient de bouger un peu plus à l'intérieur toujours à Fidjrossé. Après pose des protections au bras et le bout de cuir sur les doigts, on a écouté les consignes. Nous lancions par salves de 3 flèches et comme on partageait les cibles, autant dire qu'au début les flèches se sont vite retrouvées mélangées. Un peu de discipline plus tard et cela tournait comme un moulin. 

    Sans me poser de question j'ai démarré comme tout le monde et logiquement côté droit, puis trouvant l'arc trop lourd à bout de bras droit et surtout avec des flèches partant de partout sauf dans le carton... je ne parle même pas de cible, j'ai voulu essayer comme un gaucher. Je joue bien au foot du pied gauche... Et bien de suite je me suis sentie plus stable et après 2 salves de 3 flèches, je commençais déjà à atteindre ma cible. Pas le centre soit mais le fait que je groupais plus ou moins mes flèches (noires et jaune à bout orange) est un bon signe pour un début. L'heure trente a passé fort vite et agréablement et je suis bien contente de ce que j'ai achevé. 

Sortie en mer

   En ce dimanche 15 octobre nous sortons faire de l'éco-tourisme baleinier avec l'ONG Nature Tropicale. C'est une association créée en 1995 dont "la mission est de promouvoir la conservation et l'utilisation rationnelle de la diversité biologique, à travers l'information, l'éducation et la sensibilisation des différents acteurs et surtout la jeunesse".

    L'accès au port fut d'une facilité déconcertante vu les dizaines de minutes que cela nous prenait à Maputo. Ici c'est "Bonjour je viens pour l'éco-tour" "Bonne arrivée, passez". 

  Ils disposent d'un patrouilleur de 30/40 places et sortent avec la coopération de la base navale de Cotonou. Le taux de vu des baleines est de 70 % donc on y croit. On nous demande d'arriver à 7h30 pour un départ à 8 h qui se fera à 8h25. Cela reste raisonnable ! Le "directeur" Josea Dossou nous accueille et surtout nous donne les info utiles au bon déroulement de notre matinée baleine en main.

Parés à partir. Marie, cette barre ne te cachera pas. Un sourire pour la photo 😆

Pour la 1ère fois nous voyons le port d'un autre angle. 

    Les pêcheurs de proximité sont à l'oeuvre. "rappelez-moi quelles espèces ils pêchent, que je ne la choisisse pas vu que c'est le long de la côte et les déchets de cette capitale vont bien quelque part !!!

   Facebook de Nature Tropicale : "Après moins de une heure 5 min de navigation à bord du Patrouilleur ‘’OUEME’’ des Forces Navales Béninoises, voici les Ecotouristes en présence des visiteurs marins, les baleines à bosse.
   Chaque jour réserve ses surprises qui sont des plus grandes. Trois (3) petits groupes soit environ 06 baleines au moins ont offert des spectacles exceptionnels aux participants. Les sauts les plus spectaculaires de l’année, des jeux de queue, souffles d'eau, battement des nageoires... voilà là le spectacle que les écotouristes ont savouré avec beaucoup d'émotions et de plaisirs."

C'est trop chou l'enthousiasme qu'ils montrent sur le site ! 

    Effectivement on a aperçu des dos de "dauphins dodus", heureusement que les picots de dessus de bouche nous prouvent que ce sont les baleines. Pas de grande proximité, ni de queue en l'air, mais on pouvait bien distinguer baleine et baleineau.

L'une d'elle (peut-être deux d'entre elles) a bien voulu sauter à 3 reprises et c'était vraiment cool et impressionnant. 

    Pas simple de prendre des photos cependant, entre le temps d'allumage de l'appareil (il se passe un bon peu de minutes entre les apparitions), le gars de l'ong avec sa perche (dans le champs de vision, juste quand elle saute grrr), le bateau qui bouge donc la difficulté à viser... mais bon j'ai eu un saut et cela me ravie. 

Au retour le soleil n'étant pas en face, on pouvait mieux apprécier le port de pêche 

et les bateaux colorés

    Pour déjeuner, nous sommes allés à La Résidence. Etrange restau qui propose 1 poisson de lac ou 1 poulet bicyclette. Choix cornélien ! J'ai mangé le poulet (entier) plutôt bien assaisonné. L'accompagnement proposé est riz, piment, frites de manioc, aubergine/oignons en purée. Ok aussi. C'est plus pour passer un moment convivial car côté nourriture c'est grassouillet pour mon estomac qui ne supporterait pas cela trop souvent. Les copains avaient choisi la table placée dans l'ancienne piscine. Un dimanche fort sympa !

L'image du jour

Adinavoa si près et si loin de nous

   On n'y est pour rien, on ne peut pas sauver la terre, n'empêche que quand on va dans de tels endroits on ne peut qu'être touché au coeur, bouleversé. A tout juste 2 km de ma maison et probablement à peine plus de la grande majorité des expats, vivent 2 soeurs qui accueillent des "orphelins". Petit un gosse cela coute cher, alors pourquoi ne pas le laisser, sans contre-partie, à des centres ou orphelinats et éventuellement le récupérer quand plus grand il pourra être utile ? Non ce n'est pas du cynisme mais une triste réalité trop vu dans les pays que nous avons connu/pratiqué ces dernières années. 

   Ici c'est Adinavoa et 20 enfants y sont résidents. 2 dada/nounous viennent aider l'après-midi pour un salaire de 20.000/pers/mois (environ € 30). Autant que faire se peut les enfants sont scolarisés. Pour favoriser la scolarisation des filles, l'école leur est gratuite. Sinon, cela coûte 18.000 FCFA pour la maternelle, 10.000 la 1ère année de primaire puis 5.000 chaque année. A cela s'ajoute uniforme et fournitures scolaires car rien n'est pris en charge par l'état. S'il manque la moindre chose, l'école renvoi l'enfant en attente de "régularisation". D'après ce que j'ai compris, le coût diffère aussi en fonction des écoles. 

    Les plus petits restent au centre plus Pio (t-shirt jaune) qui aurait du aller à l'école mais pour qui il manquait 15.000 FCFA. Il a pu y aller 2 jours plus tard grâce à la générosité de Sandra. Il y a tant de façon d'aider, en donnant de son temps en visites où l'on amène goûters, nourriture... Maman je leur ai fait des milanaises :-)... du matériel, des habits. Pour le financier c'est plutôt par le Club International des Femmes que cela se passe. Il y a des projets et chacun reçoit des fonds transformés en fournitures scolaire, de puériculture, nourriture ou autre selon les besoins.

Dans la cour fort encombrée un poulette se faisait un shoot au piment !

    En voyant une vendeuse j'ai réalisé qu'il y avait aussi des moyens tellement faciles d'aider. Ici ils consomment des graines de palme et doivent les acheter. J'ai un palmier dans le jardin qui produit assez régulièrement plusieurs kilos que je partageais jusqu'à présent entre jardinier, chauffeur et gardien de nuit.. et même il y a 10 jours, la vendeuse de fruits dans ma rue. J'ai demandé à Toinette si cela les intéressait. Quelle question bête ! évidemment, les yeux se sont plissés de plaisir à cette proposition car si huile et pulpe sont utilisées en cuisine, de l'amande est extrait un ointement/crème dont elles se servent pour soigner la peau. Demande faite au jardinier, dans un bon mois j'aurai une grappe à leur offrir.

   Parmi les 20 pensionnaires, Germaine, 4 mois, est arrivée nouveau-né. Sa maman l'a abandonnée  de suite et le papa est "aux abonnés absents". Pauvre chou, pas simple comme départ dans la vie.

    Et que dire de Patrice 7 mois. Arrivé au centre il y a 2 mois il était en piètre état. Sa maman, mariée au Ghana, avait du fuir son pays pour raison de dettes. Arrivée au Bénin, elle a "fauté" avec un congolais "de passage". Ne voulant pas l'enfant elle a provoqué l'avortement à 6 mois de grossesse, mais il a survécu. Patrice est là, miniature avec ses tous petits doigts. C'est poignant !

     Je suppose que chaque visite prendra aux tripes comme cela. La moustiquaire dont je me servait pour mon jardin a été décrochée, lavée en machine, traitée à l'anti-moustique et je leur apporterai lors d'une prochaine visite. Un monde tellement loin de notre quotidien !

    10 oct. 2017 ONG Adinavoa, Cadjehoun, Cotonou