Thursday, November 29, 2018

Au nord c'était Parakou

    Le plus au nord où je sois allée so far c'est Parakou / Nikki. Rachid, ambassadeur du Maroc et Sabah m'ont invitée à me joindre à eux pour assister aux festivités de la Gaani. Quel privilège, je ne pourrai assez les remercier. C'est la seule occasion que j'ai eu de pouvoir monter au nord et surtout l'unique, en 21 mois d'assister à la culture béninoise profonde. Mille merci mes amis ! 


   Cotonou - Parakou : 524 km en 5h40 plus 1/2 h pause repas. La route est bonne qu'ils disent. Oui pour la plupart, cependant il reste de nombreuses zones qui s'étendent sur plusieurs heures où la route est truffée de nids de poules voir d'éléphants ou en piste. L'on peut facilement se retrouver tous d'un même bas-côté, face à face et à 10 à l'heure. L'extrème vigilance est de mise, la règle étant  d'éviter impérativement la conduite de nuit fort dangereuse entre mauvaises portions de routes, mauvais conducteurs et inconscients roulant sans éclairage. Les risques sont bien trop élevés. Le Royaume du Maroc prenait bien soin de moi et le chauffeur était top.
   Tout du long, le spectacle est là : 2 mobylettes à l'arrêt au milieu d'un gros carrefour car l'une à rasé l'autre en embarquant la tatane du pilote. Le manioc qui sèche sur des toiles le long des routes ou les pointillés cotonneux réminiscence de ce qui s'échappe des camions de transport du coton. De grands sacs de gari, de charbon de bois ou autre sont exposés à la poussiè... vente. 
    Sur le retour et sur une portion de route unique où l'on était au ralenti, j'ai eu droit au spectacle comique s'il en est. Mon regard fut attiré par un gars qui sur le bas-côté en contre-bas s'est jeté hors de son vélo et s'est mis à courir vite. Presque derrière lui suivait un jeu de 2 roues de camions. En fait le camion devant nous venait de perdre un lot de roues qui dégringolaient dans la pente et le cycliste essayait d'en réchapper. Plus de peur que de mal, ni le vélo ni son propriétaire ne furent écrasés.


Les ronds points sont intéressants, quoi que généralement pas assez entretenus à mon goût.


   Nous voici arrivés à l'Auberge Les Routiers. Un des plus anciens établissement de Parakou tenu par une famille franco-béninoise, les Mounier. La maman d'un âge certain, tient toujours la comptabilité. Un des fils l'aide, un second, le Prince blanc, était à la Gaani. Elle a un petit-fils Steve Mounié footballeur à Huddersfield UK. Simple et bien tenu, nous avons apprécié les lieux. D'ailleurs, notre première action après la prise de la chambre fut de piquer un tête dans la piscine.


    Juste le temps de bien nous rafraichir que notre hôte du lendemain est à l'accueil pour nous emmener faire une visite. Fissa on sort et se prépare. Augustin Tagbé Dgian, Président du Conseil économique et Social est notre hôte. Milles merci à lui d'avoir accepté de m'accueillir. Avec sa femme Léo et son ami Christian Houssou nous allons tous visiter une station radio locale. Musique et danses nous accueillent, puis nous ferons un tour de ville en voiture.


   Au retour je passe un bon moment à échanger avec mon pote perroquet du Gabon. Pas de paroles, mais un long dialogue de sifflements. On se copiait mutuellement.


   Le 20, matin de la Gaani, nos hôtes sont venus nous chercher pour petit déjeuner chez eux. Quelle différence avec la chaleur écrasante de Cotonou ! On était juste bien. Pas à dégouliner au bout de 10 min. Nous savions que l'on ferait un crochet près de leur "ferme" avec les plantations de manguiers le long de la route mais pas qu'à l'arrêt 2h à peine après notre petit déj, nous serions invités à déguster un repas traditionnel de riz, pâte de manioc, poulet, fromage peulh et sauce. "On ne remangeras pas avant au moins 16h alors il faut avoir l'estomac bien rempli". Un peu de tout pour faire honneur. C'est bien bon et finalement on se laisse gagner par la faim visuelle. Son excellence l'Ambassadeur Rachid Rguibi s'est vu offrir une tenue pour l'occasion de cette fête où nous allons.
   J'ai adoré cette journée du 20, les 2 jours de trajet pour éviter de rouler de nuit et cette pause de 2 nuits à l'hôtel où le soir l'on s'est retrouvé entre amis, vu que les américains, les allemands étaient aussi là. Crêpes aux champignons puis fromage battu et miel des moines du coin nous ont régalé.

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