Le 3 j'ai joint 2 amies pour aller sur Abomey. En route, nous avons fait le stop au site "archéologique" d'Agongointo. Cela nous permettait d'aller faire notre "goutte" dans un lieu acceptable ce qui n'est pas vraiment le cas au musée des palais d'Abomey. C'est couillon mais cela compte dans un pays peu adapté au tourisme. D'ailleurs nous avions aussi pris notre casse-croute vu qu'il n'y a pas non plus de lieu décent pour déjeuner.
En 1998 sur financement de l'agence danoise de coopération et dév. international des travaux de construction de la route de contournement de Bohicon sont lancés. Un bulldozer tombe dans un grand trou. Un fois ressorti est découvert l'espace et des compartiments. Des fouilles sont lancées. Plus de 1600 abris souterrains ont été recensés sur l'espace territorial du Danxomènu autour d'Abomey et Bohicon. Certains abris sont isolés, d'autres sont des ensembles + ou - grands (parfois plus de 100 "chambres"). Les plus anciens et plus complexes sont concentrés autour de Kana (Sud-est Abomey) et datent de la fin du 17ème S. A noter que l'on n'a jamais découvert de souterrains près du centre des domaines des palais.
Sur ce site les Ahwando sont au nombre de 56 sur 7 hectares. Les souterrains ont été creusés dans l'argile rouge (ferralitique, plus solide permettant de plus grandes pièces) ou la latérite. Elles ont des entrées verticales ce qui les distinguent des mines à entrées en pente. La nature ayant érodé ces lieux, pour faire un musée, quelques toits ont été mis pour en sauvegarder. Nombre datant de 1711-1742, servaient de refuge et cachette aux guerriers qui pouvaient surprendre l'ennemi par derrière. Ceux d'Agongointo sont datés du milieu du 18ème S. et construits avec un entrée plus longue et des chambres latérales descendant de la principale.
Une vieille légende selon laquelle toute l'armée du Dahomé disparut devant les attaquants nigérians de l'Oya, pour réapparaitre plus tard derrière les forces ennemies pourrait bien être vraie.
Agongointo comporte des temples et espaces sacrés où se déroulent encore la vie des habitants voisins. L'autel au pied de ce baobab intriqué d'un ficus étrangleur est consacré à Dan. Les offrandes comportent des fruits, poules, moutons. Pas d'huile de palme car c'est le totem de cette divinité de la prospérité. et cela se retournerai alors contre la personne faisant l'offrande.
Aucun vestige dans les souterrains, mais alentours des tombes avec des objets ont été mises à jour avec des poteries "pour boucher l'entrée" ??, des serpentins de cuivre (le conditionnement se faisait alors en rouleau de 2kg), des colliers (datés du 16ème S.), des coquillages (le koki de Maurice/kori qui servait de monnaie d'échange entre pays voisins)...
Pour agrémenter le... il faut bien l'admettre... minuscule musée, une aire de jeu a été aménagée. Les écoliers y apprennent ou ré-apprennent les jeux traditionnels. Pas d'intérêt à notre niveau de visite.
Nous y voilà. Nous allons entrer dans l'antre du Medemya. Si vous n'avez rien lu sur ce lieu ou n'êtes pas prévenus, alors les personnes portant du rouge ne pourront pénétrer dans ce trou (croyances vodoun). Bon, on peut toujours s'accommoder je suppose vu que la québecquoise présente avait une robe dont les motifs étaient à dominante rouge et moi des baskets bien rouge aussi. Considèrent-t'on des chaussures comme des habits ? toujours est-t'il que nous sommes tous descendus.
Le trou n'est pas très profond, mais la lumière ne fonctionne pas donc nous n'y verrons qu'avec l'aide des loupiotes des téléphones.
L'espace "d'accueil" doit faire 6 m de diamètre max (trop sombre et exigu pour une photo) et comporte plusieurs autres espaces (photos). Il y a toujours une réserve d'eau avec à côté une chambre pouvant servir de déversoir en cas de besoin. Personne n'habitait dans ces lieux, ils ne servaient qu'en temps de guerre. De nos jours de nombreux trous servent encore de réservoirs d'eau pour les cultures aux champs.
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